"VIBRATIONS"

Didier Fournet est un peintre contemporain de la photographie qui a choisi les pixels pour pinceaux et les vibrations des paysages pour la beauté du monde. Originaire de Paris, l’artiste vit et travaille à Guéthary, village mythique de la côte basque. Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier. Aujourd’hui, l’artiste ouvre la saison du magnifique musée de Guétary avec une série de photos vibrantes, à découvrir jusqu’au 29 juin 2025. Superbe !

Didier Fournet est un artiste sensible et créatif travaillant au grand format, prenant un très grand nombre de photos (parfois plus de cent) et les assemblant avec un logiciel spécifique pour en faire une immense photographie qu’il déstructure ensuite petit à petit et méticuleusement. Sa caméra technique Alpa et son dos Hasselblad 100MP lui offrent le piqué, les profondeurs de champs et la gestion du temps nécessaires à ses compositions. 

Dans son travail, il recherche les couleurs et la lumière, selon les différentes heures de la journée et selon ses propres inspirations et ses sensations.

« J’aime que mes « VIBRATIONS » ouvrent sur un monde différent, nouveau et pourtant familier… » nous dit Didier Fournet.

Une photo peut montrer un lever de soleil et en même temps un coucher. Un grand soleil aux rayons ardents côtoie un ciel orageux. Le regardeur pense alors au film « Inception » car tout en admirant les paysages réels iel a une sensation d’irréel, de rêve mis en perception déstructurée, en vibrations multiples comme un collage déplié à l’infini et au-delà…

Les couleurs et les textures révélées par les superpositions d’images vibrent comme un solfège d’éléments où chaque note s’ordonne peu à peu en partition pour provoquer des émotions grandissantes et puissantes.

Un jaillissement de nuances et de tonalités offre une succession de sensations

Les vibrations apportent des formes et des gammes de couleurs pas toujours visibles aux premiers regards. Parfois les mêmes personnages apparaissent plusieurs fois sous un angle différent. Lorsque l’on s’approche de certaines photographies on a l’impression de voir un tissu, des formes animales, minérales ou végétales.

La photographie « Le port » de Guétary aux dominantes de bleu et de violet laisse entrevoir l’heure bleue avec ses couleurs naturelles. Un bleu subtil, captif des nuages, de l’océan et des brumes.

L’artiste ne retouche rien, il découpe et il démultiplie. En cela, l’œuvre devient presque imaginaire.

Les vibrations sont à leur comble dans la photographie « Rame pour ta planète », Didier Fournet y a magnifiquement capté les mouvements vifs du collectif aux actions écologiques. On ressent une tension dynamique et colorée puis, le calme retrouvé.

Dans l’œuvre ronde du paysage de Guilin en Chine, les pixels sont mates et la photographie est devenue un tableau, presque flou et une pointe de vermillon éveille nos sens.

Il y a aussi des gratte-ciels de New-York et de Hong-Kong qui s’élèvent à l’infini et donnent une sensation aérienne et fluide.

Des plages, des ports, des bords de mer, …

Un immense triptyque nous projette dans un univers onirique et soyeux, composé de nuances subtiles presque hypnotiques révélant quelque chose d’instinctif. Nous nous sentons littéralement absorbé.e.s par l’œuvre. Au premier abord l’œil ne se fixe pas à un endroit précis, il regarde la photographie dans sa globalité puis une inversion s’opère : il cherche le moindre petit détail. Le figuratif exposé devient parfois abstrait. Nous sommes invité.e.s à circuler dans les pixels, à nous frayer un chemin dans les images décomposées et, si on plisse les yeux, tout devient flou et fluide comme la ligne de partage des eaux quand une rivière se jette dans un fleuve. Plus on vibre face aux œuvres exposées plus l’œuvre se dévoile comme un monde flottant.

Gageons que cette superbe exposition fera vibrer chaque visiteuse et chaque visiteur avec joie car ce travail est remarquable et envoutant.

Florence Cazeaux-Courthial