REGARDS

à la maison de Victor Hugo

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« REGARDS » est une exposition très originale. Son accès est gratuit jusqu’au 5 juin 2022 à la Maison de Victor Hugo à Paris. Elle fait le pari de s’affranchir des modes habituels de réalisation d’exposition en invitant un collectif de non spécialistes à penser et à concevoir entièrement un projet. Son élaboration et sa création sont le résultat d’une idée d’un personnage fictif : une commissaire d’exposition nommée Lucienne Forest. L’expo REGARDS est née de la collaboration entre le Groupe Hospitalier Universitaire (GHU) Paris Psychiatrie et Neurosciences, le groupe d’entraide mutuelle (GEM) Le Passage et Paris Musées. Voici des regards à regarder ? Une expo insolite à voir sans plus tarder…

« Regard ému, regard caché, regard rêveur, regard onirique, regard intérieur, regard nostalgique, regard effrayant, regard brut, regard vers l’ailleurs, regard d’espoir, regard introspectif, regard coléreux, regard terrifiant, regard suspendu, regard passager, regard inquiet, regard triste, regard mystérieux, regard amical, regard profond, regard pétrifiant, regard surpris, regard pudique, regard aimant, REGARDS ! »

Voici une exposition qui envisage le regard sur de nombreux aspects différents, regard tourné vers soi, regard tourné vers les autres, regard furtif, tous les adjectifs précités nous montrent qu’il n’y a pas qu’une seule manière de regarder mais un nombre infini, il n’y a pas non plus un seul objet du regard mais une multitude.

On ne pourra jamais épuiser ce sujet.

Derrière Lucienne Forest, qui œuvre et parle au nom d’un collectif, à plusieurs voix, se tient un groupe de quinze soignants et usagers de la psychiatrie, accompagnés par un conservateur du patrimoine et par la responsable du service des publics de la maison de Victor Hugo.

Le collectif a choisi le thème, a discuté du choix des quatre-vingt œuvres présentées dans l’espace muséal réservé aux expositions temporaires et a rédigé tous les textes figurants sur les cartels.

Ce collectif a également créé le parcours à suivre qui revendique une part de subjectivité, une vision personnelle nourrie de souvenirs et d’émotions.

« Diane » (1937), un Bronze d’Ossip Zadkine (1890-1967) issu du merveilleux musée Zadkine, est la déesse de la nature et de la chasse. Elle a choisi de ne jamais connaître d’homme et de ne pas se marier. Le chasseur Actéon surprend par mégarde la déesse nue, prenant un bain avec ses servantes. Il est comme hypnotisé par sa vision. Diane, furieuse, le transforme alors en cerf. (Finalement, on pourrait dire « Balance ton cerf !). Fuyant dans la forêt, Actéon est poursuivi et mis à mort par ses propres chiens…

Cette exposition foisonne plus qu’elle ne raisonne.

Les peintures, les sculptures, les dessins, les gravures, les photographies et des objets divers sont issus des collections de plusieurs musées de la ville de Paris, du Fond d’art contemporain – Paris Collections et de la Bibliothèque Historique de la ville de Paris.

Parmi les cinq sens, la vue semble avoir la prééminence. Elle permet de percevoir la lumière et le mouvement et elle construit une représentation du monde.

La vue, quel sens !

Elle concourt à échanger avec les autres et à relier un individu à sa propre image. Sans cesse sollicités, les yeux accumulent des milliers d’informations.

On découvre au cours de notre visite des œuvres évoquant l’œil et l’autoportrait, voir et regarder, la vision et l’imagination, les mythes et les réalités, et enfin, on tente de comprendre et de s’imaginer qui peut bien être Lucienne Forest…

Les deux yeux médaillons présentés constituent des bijoux qui ont ont été appelés « lover eyes ». Ce type de bijoux est né en Angleterre en 1784. On faisait peindre son œil (préféré des deux possédés) que l’on offrait à la personne aimée, et inversement. Ce bijou fut très à la mode en Angleterre et en Russie jusque dans les années 1820.

Le visiteur découvre, tel un voyeur, par un trou creusé dans la cloison « La Baigneuse surprise », 1899 en Terre cuite, sculptée par Jules Dalou (1838-1902). Son histoire est racontée dans la Bible : la chaste Suzanne prenant son bain est épiée par trois vieillards qui, surpris, l’accusent les avoir provoqués. (Une histoire sans fin et reprise par de nombreux artistes de renom tels Le Titien, Rembrandt, Rubens, Arroyo,…).

Le choix de Lucienne Forest s’est également porté sur l’œuvre moderne « La Gitane », un immense collage d’affiches que les passants décollaient petit à petit. Raymond Hains les a décrochées et les a exposées sur une grande palissade dans une galerie parisienne.

Regard de regards

On essaie de regarder ce que l’artiste a regardé pour créer. Chaque œuvre a fait l’objet d’un regard spécifique et singulier.

Que devient notre regard alors que nous sommes, aujourd’hui, submergés d’images ?

Djamel Tatah, né en 1959, peint des silhouettes ordinaires sur des aplats de couleurs qui deviennent des figures intemporelles, solitaires, détachées à la fois de leurs semblables et de l’espace, sur de grands formats.

Nous regardons cet homme seul, il a notre taille, il regarde des personnes qui nous regardent. Nous voilà regardants et regardés.

Voir, regarder, c’est vivre la rencontre d’un regard et d’un nouvel univers…

Quel regard allez-vous porter sur cette exposition et sur les œuvres que Lucienne Forest a sélectionnées ?

 

REGARDS

Du 17 février au 5 juin 2022

Maison de Victor Hugo

6, place des Vosges, 75004 Paris

Tél. 01 42 72 10 16

Horaires d’ouverture :

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.

Fermeture hebdomadaire le lundi.

www.maisonsvictorhugo.paris.fr

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