Le musée de Montmartre présente une exposition inédite consacrée à l’École de Paris, à travers une sélection d’œuvres emblématiques d’une importante collection privée polonaise, la collection Marek Roefler.
L’exposition met en lumière toute la diversité, la puissance et l’humanité d’une génération cosmopolite d’artistes, qui contribua à l’éclosion d’une modernité plurielle, dans le quartier même où cette effervescence artistique prit racine : Montmartre, avant que Montparnasse n’en devienne le foyer. Cubisme, fauvisme, expressionnisme se côtoient, révélant la force créative qui contribua à redéfinir les codes de l’art moderne.
Constituée dès les années 1990 par Marek Roefler et conservée à la Villa La Fleur près de Varsovie, la collection Roefler incarne avec une rare intensité l’esprit et la diversité de l’École de Paris. Elle est présentée pour la première fois « hors les murs », dans le quartier même où cette effervescence artistique a pris racine : Montmartre, berceau des avant-gardes.
Aux côtés de figures incontournables tels que Foujita, Kisling, Lempicka, Modigliani, Orloff, Soutine ou Zadkine, la sélection d’œuvres emblématiques rassemblée ici dévoile des artistes moins connus mais essentiels à la richesse du mouvement : Biegas, Epstein, Halicka, Hayden, Lambert-Rucki, Marcoussis, Mendjizky, Muter, Zak…
En transcrivant dans leurs œuvres les échos de leur temps, les artistes de l’École de Paris nous invitent à porter un regard attentif sur les questions d’exil, de migration, d’identité et de quête de sens. En célébrant la pluralité et l’audace de ces créateurs, l’exposition nous convie à redécouvrir le rôle central de Paris dans l’histoire de l’art moderne et à ressentir l’élan collectif qui a profondément transformé ses codes.
Une fraternité d’artistes venus d’ailleurs
Le terme « École de Paris » émerge au cœur de la « querelle des étrangers » lors du Salon des Indépendants, vers 1923-1924. D’abord employé pour critiquer l’influence croissante des artistes venus de l’étranger, il est popularisé par le critique d’art André Warnod qui, au contraire, célèbre leur présence. Pour lui, l’École de Paris incarne un dynamisme cosmopolite indispensable à l’art français. Attirés par le rêve de liberté artistique, des artistes du monde entier affluent à Paris, transformant la ville en un véritable carrefour culturel. Installés d’abord à Montmartre, puis à Montparnasse dès 1912, ils composent une extraordinaire mosaïque de voix et de visions. Les frontières temporelles de ce phénomène restent ouvertes, de la toute première décennie du XXe siècle jusqu’à la crise de 1929, voire jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. La collection Marek Roefler met particulièrement en lumière l’héritage des artistes polonais et juifs, soulignant leur importance dans l’émergence des avant-gardes.
L’École de Paris incarne la richesse et la vitalité artistique, nées de la diversité et du dialogue culturel qui ont fait de Paris le foyer de l’art moderne.
Visuels dans l’ordre d’apparition :
Tamara de Lempicka (1894-1980) Danseuse russe, 1924-1925 Huile sur toile, 81,5 × 60 cm Collection Marek Roefler / Villa La Fleur © Villa La Fleur / Ph. Marcin Koniak © Tamara de Lempicka Estate, LLC / Adagp, Paris, 2025
Moïse Kisling (1891-1953) Nu allongé, Kiki de Montparnasse, 1925 Huile sur toile, 73 × 100 cm Collection Marek Roefler / Villa La Fleur © Villa La Fleur / Ph. Marcin Koniak
Louis Marcoussis (1878-1941) Paysage de Kérity, 1927 Huile sur toile, 50 × 61 cm Collection Marek Roefler / Villa La Fleur © Villa La Fleur / Ph. Marcin Koniak
Henri Hayden (1883-1970) Les Joueurs d’échecs, 1913 Huile sur toile, 140,3 × 180 cm Collection Marek Roefler / Villa La Fleur © Villa La Fleur / Ph. Marcin Koniak © Adagp, Paris, 2025